Comme toute région tropicale, la Martinique est soumise à une saison cyclonique. Dans l’hémisphère nord, cette saison s’étend de juin à novembre avec une pic de concentration des phénomènes plus violents qui va de mi août à fin octobre.
Genèse des cyclones
Dans la Caraïbe, les cyclones sont tropicaux et pour la plupart issus des ondes tropicales qui naissent en Afrique lors de la mousson. Ces grosses zones humides et orageuses arrivent sur l’océan atlantique au alentours du Cap Vert et traversent l’océan pour venir côtoyer l’arc Antillais. D’autres naissent directement dans l’océan au niveau de la ZIC (zone de convergence intertropicale). En plus de ces nuages orageux, il faut d’autres paramètres pour qu’une onde tropicale devienne un cyclone, voire un ouragan :
- – La force de Coriolis : Elle est constituée par la rotation de la terre et amène, en simplifiant, tout corps dans l’hémisphère nord à effectuer une rotation dans le sens des aiguilles d’une montre (voir la page wikipédia pour plus d’information). Cela génère une auto rotation inversé d’une zone de basse pression, et tend à la faire tourner sur la droite de son axe de déplacement. Pour que la force s’applique il faut que le système météo soit ni trop près ni trop loin de l’équateur, on admet habituellement qu’une latitude comprise ente 5° et 15 ° est propice.
- – La température de l’eau. Les phénomènes cycloniques puisent leur énergie des eaux chaudes qui s’évaporent facilement et condensent. On considère qu’il faut une température d’au moins 26 degrés sur les 50 premiers mètres de profondeur pour qu’un cyclone se forme.
- – Un air humide dans l’environnement. La présence d’air sec et/ou de sable aura un effet asséchant qui stoppera tout développement du système.
- – Des vents de cisaillement d’altitude (windshears) faible. Dans chaque couche de l’atmosphère, les vents peuvent souffler de directions et de forces différentes ci qui, dans ce cas, contrariera fortement le développement du système en le « scalpant ».
Le classement
Les systèmes dépressionnaires météorologiques tropicaux sont classés en fonction de la force et de la structure des vents qui les composent :
- 1/ Onde tropicale : Elle représente un creux barométrique dans la zone tropicale sans circulation fermée des vents autour de son minimum de pression. Lorsqu’elle est très étendue on l’appelle perturbation tropicale.
- 2/ Dépression tropicale : Elle possède une circulation fermée des vents autour de son centre et l’on y observe des vents jusqu’à 63 km/h
- 3/ Tempête tropicale : Lorsque les vents dépassent 63 km/h sans atteindre 118 km/h et la pression atmosphérique chute de manière importantes.
- 4/ Ouragan : Il désigne tout système dépressionnaire tropical dans lequel le vent souffle à 118 km/h et plus. Une échelle s’applique alors pour les classer :
– Classe 1 : pour des vents compris entre 118 et 153 km/h
– Classe 2 : pour des vents compris entre 154 et 177 km/h
– Classe 3 : pour des vents compris entre 178 et 209 km/h
– Classe 4 : pour des vents compris entre 21 et 250 km/h
– Classe 5 : pour des vents supérieurs à 250 km/h
Les cyclones qui ont touché la Martinique
Durant son histoire, la Martinique a eu son lot de dégâts à cause de cyclones. Même si sa latitude inférieure à 15° nord l’épargne un peu plus que les îles du nord de l’arc telles Saint-Barthélémy ou Saint-Martin, elle a eu à subir le passage de quelques gros systèmes dépressionnaires tropicaux. Seuls ceux depuis 1950 sont listés, c’est depuis cette année là qu’ils sont nommés :
- – 1951 : ouragan DOG
- – 1963 : ouragan EDITH, classe 3 qui a fait une dizaine de victimes
- – 1979 : ouragan DAVID, classe 4
- – 1980 : ouragan ALLEN, passé sur Sainte Lucie mais qui a fortement impacté la Martinique
- – 1995 : ouragan MARILYN, classe 1
- – 2007 : ouragan DEAN, classe 2 puis 3
Comme on peut le voir, les ouragans ont une fréquence moyenne d’environ un tous les dix ans. Les tempêtes sont bien plus fréquentes (plus du double).
Comportement à tenir en cas de cyclone
Lorsque l’on se trouve dans une région en alerte cyclonique, il est important de suivre les consignes de sécurité données par l’administration. Cependant, il faut aussi se préparer à l’impact et, surtout, à l’après passage. Dans les départements français d’outremer, aux Antilles, il existe une procédure d’alerte répartie en 5 couleurs : jaune, orange, rouge, violet et gris qui correspondent chacune à un comportement. En jaune on se prépare et on est attentif aux conditions, En orange on évite les déplacements inutiles et on fait très attentions aux abords des cours d’eau et en bord de mer. En rouge on reste chez soi et les administrations et entreprises libères leurs effectifs. On ne circule que pour rentrer chez soi et en cas d’urgence. En violet, c’est le confinement. En gris, c’est la fin du passage du système et l’attente des infos des autorités pour le comportement à avoir.
En dehors de ces consignes, il est important de bien se préparer pour soi, sa famille et ses biens. Il faut prévoir un kit cyclonique qui comprendra de l’eau en quantité suffisante (les coupures sont fréquentes dans ce cas), des produit non périssables en conserve (l’électricité est souvent coupée plusieurs jours), des bougies, une radio et des piles pour rester informé de la situation, des outils pour dégager l’accès de son logement (scie, marteau, pinces …). Avant le passage il faut aussi protéger son habitation et véhicule, surtout les vitres.
Conclusion
Les cyclones font partie de la vie courante durant quelques mois par an en Martinique Il faut être prudent vis à vis de ces éclats de la nature et ne pas prendre à la légère les conseils et les consignes de sécurité. Les infrastructures de l’île sont toutefois suffisantes pour permettre de résister à une bonne partie de ces phénomènes. Prudence et respect envers la nature, oui, mais pas d’affolement inutile et de paranoïa !